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Starting in the ‘60s, written texts were used increasingly often in the visual arts. For his book ‘Private View’, French artist Claude Closky collected over 10,000 quotes. Each selected quote was the entire verbatim transcription of all readable texts in a visual artwork: mostly paintings and neon lights. Closky composed a coherent text using just these words and sentences from the works of Ed Ruscha, Lawrence Weiner, Barbara Kruger, Tracey Emin, Rirkrit Tiravanja and many, many others (over 300 artists are quoted). The text is constructed in such a way that it becomes a lengthy discussion, while keeping the chronology of the creation of the artworks (from 1955 to 2006) intact.
Firstly presented at the Louvre, Claude Closky, together with 8 actors and director Yves Lefèbre, created a performance based on excepts of ‘Private View’. The result is a minimalist piece that detaches the words from their original visual context to propose a new reading. Playground Festival 2012 will, for one night only, feature a version of this unique performance.
Steven Vandervelden
Private View
se présente comme une pièce de théâtre. Entièrement constitué à partir d’un matériau trouvé, le texte égrène près de dix mille répliques, dont les personnages répondent aux noms de Jasper, Lawrence, Jenny, Bruce...
Ce corpus part d’un constat, celui de l’invasion progressive de l’œuvre d’art par le texte. Claude Closky a prélevé, en les préservant dans leur intégralité, les composantes textuelles du matériau artistique produit entre 1955 et 2006. Mots et lettres peints sur la surface du tableau, néons, énoncés et scripts de performances, tout ce en quoi et par quoi le texte devient image, fournit les répliques de ce dialogue fictif. Une dramaturgie au rythme tendu s’organise — suivant une cohérence chronologique —, que l’artiste désigne avec le néologisme d’
Add-up
: avalanche additive de références renvoyant chaque spectateur aux jeux de miroirs que forment les « œuvres parlantes » depuis un peu plus d’un demi-siècle.
Du discours méta-artistique qui domine les années 60 à la critique politique, sociale, économique, culturelle et morale, en passant par les déclarations individuelles et l’expression de soi, le langage dans l’œuvre laisse transparaître les préoccupations de l’art.
Private View
suit cependant ses propres méandres associatives, engendrant sans cesse dérives, décrochements et déplacements du sens. Décollés de leur support, isolés de leur source et du contexte, les mots retrouvent leur fonction d’usage, activant par leur assemblage un processus sémantique ouvert, ex novo.
La représentation
Private View
est donnée ici sous la forme d’une composition de 6 extraits du texte original.
Marcella Lista
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Claude Closky
PRIVATE VIEW
6 excerpts
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